La parole est à …. Hélène Guilloy

L’Atelier du formateur donne aujourd’hui la parole à Hélène Guilloy, coach – formatrice – facilitatrice qui au travers d’un post sur le réseau LinkedIn, propose de détourner le “fond d’écran virtuel” utilisé lors d’une visioconférence en outil pédagogique en se basant sur un découpage en 3 temps.

Bonjour Hélène, pouvez-vous vous présenter et décrire vos activités ?

Après une carrière dans le secteur associatif et public, sur des thématiques environnementales puis RH, j’ai eu envie de vivre une nouvelle aventure professionnelle en lançant en 2020 « Des Pieds et des Ailes », une activité de coaching, de formation, et de facilitation.

Indépendante mais pas seule, puisque je suis entrepreneure au sein de la coopérative d’activités KANOPE. Mon parcours, mes compétences et mes intérêts éclectiques me permettent d’intervenir sur des sujets variés : management, intelligence collective, évolution professionnelle, modernisation de la formation, gestion de projet, … . Ce qui me caractérise : l’écoute et la créativité pour proposer du sur-mesure. Ce qui m’anime :  mettre en mouvement à la fois « l’Être » et « l’Agir ».

Le fond virtuel comme outil pédagogique

Lorsque l’on forme à distance, selon l’aisance numérique des apprenants, il peut être compliqué de recourir à des outils annexes au logiciel de visioconférence utilisé, qui supposent d’ouvrir une deuxième fenêtre, de manipuler un nouvel outil, etc.

Une piste intéressante est donc de détourner à des fins pédagogique certaines fonctionnalités de l’outil visio. C’est le défi que j’ai lancé aux formatrices et formateurs de In Team Consultants dans le cadre de l’accompagnement à la modernisation de l’appareil de formation, proposé par La Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée et mis en œuvre par Bizness.

• 1ère étape – on expérimente : j’ai fourni à chaque apprenant une image de carte météo, qu’il devait afficher en fond d’écran, puis commenter en mode présentateur télé. Pas si facile ! Je vous invite à le tester… éclats de rire garantis ! 
• 2ème étape – on co-construit : 3 binômes et la mission d’imaginer chacun une façon d’utiliser la fonction “fond d’écran virtuel” comme support d’activité pédagogique
• 3ème étape – on restitue :
  – Emilie  et Hélène : dans le cadre d’une formation auprès d’apprentis pâtissier, demander aux apprenants d’utiliser un fond d’écran illustrant le “pas à pas” pour une recette, et de la commenter puis la photo du produit fini
  – Virginie et Elodie : dans une formation de sensibilisation au handicap, fournir à chaque apprenant une image relative aux situations de handicap, la placer en fond d’écran et évoquer ce que cela évoque, fait résonner
   – Fabrice et Marc : en bilan de compétences, fournir au bénéficiaire une série d’images relatives à des types de métier ou illustrant des environnement de travail, et lui demander de sélectionner celle qu’il souhaite puis de commenter.

En conclusion :

– le fond virtuel, c’est plutôt facile à utiliser
– c’est ludique et ça ouvre une infinité de possibilités
– point de vigilance : une des apprenantes ne pouvait pas afficher un fond virtuel – donc prévoir un plan B pour ne pas exclure un apprenant de l’activité
– les solutions proposées auraient pu se faire en partage d’écran, mais l’utilisation du fond virtuel favorise symboliquement une “immersion” de l’apprenant dans le sujet illustré.

Suite à cette expérimentation, vous notez qu’il faut avoir un plan B si un des participants ne peut pas activer de fond d’écran, que suggérez-vous ?

Je n’ai pas de conseil standard, car tout va dépendre de l’objectif et de la consigne que vous allez associer à l’utilisation d’un fond d’écran virtuel. Simplement, anticiper en se posant la question : « comment j’embarque un apprenant  qui ne pourrait pas activer son fond d’écran. » Ça peut être lui demander de faire un dessin, d’utiliser un objet, de présenter une image à l’écran, de porter un accessoire…

Dans l’exemple cité, je demandais aux participants de « jouer » les présentateurs météo, à partir d’une carte météo mise en fond d’écran. A l’apprenante qui ne pouvait accéder à cette fonction, j’ai proposé de nous faire sa météo à partir du décor de la pièce dans laquelle elle était. Elle a pu rebondir à partir de sa machine à café en arrière-plan !

Merci Hélène d’avoir partagé cette belle expérience apprenante !

voir aussi Interview de Delphine Froid, organisatrice du « Sommet des Freelances du Digital Learning »